Canal+ et Orange se partageront l'intégralité des droits de diffusion du championnat de football de Ligue 1 à partir de la saison prochaine et jusqu'en 2012. La chaîne cryptée remporte l'intégralité des magazines. Quant aux contours de l'offre d'Orange Sport TV, ils seront précisés en mars. TF1 se contente désormais des matchs des Bleus et France Télévision des rencontres de coupes.
C'est une première : le championnat de France de football de Ligue 1 disparaîtra complètement des écrans de télévision sans abonnement dès la saison prochaine et jusqu'en 2012. Même le résumé des matchs le dimanche matin, actuellement diffusé sur France 2, va passer à la trappe. Canal+ et Orange viennent en effet de rafler les douze lots de droits de diffusion mis aux enchères par la Ligue de football professionnel (la LFP).
La chaîne cryptée se taille la part du lion avec neufs lots, payés 465 millions d'euros par saison pendant 4 ans. Canal+ diffusera les dix plus belles affiches, les matchs du dimanche soir et, grande nouveauté, l'intégralité des magazines. Orange débourse 203 millions pour trois lots : les 38 rencontres du samedi soir, la vidéo à la demande sur Internet et les images sur les mobiles, qui lui appartenaient déjà. Selon toute vraisemblance, l'opérateur va construire un produit autour de sa chaîne Orange Sport TV, accessible par l'ADSL, le Web et sur les téléphones portables. Les détails de l'offre seront communiqués en mars.
Certes, le foot ne disparaît pas complètement des écrans gratuits. TF1 garde les rencontres amicales de l'équipe de France et les matchs éliminatoires de l'Euro et du Mondial. Quant à France Télévision, elle conserve la coupe de la Ligue et la coupe de France.
La ligue récolte moins que les 750 millions d'euros espérés, mais à 668 millions d'euros par an, elle atteint son objectif essentiel : faire mieux qu'il y a 3 ans. Pour y arriver, elle a multiplié les lots, passés de quatre en 2004 à douze cette année. Elle voit aussi émerger un concurrent potentiel de Canal+ qui se trouvait en position de monopole suite au rachat de son rival TPS.
Le téléspectateur, quant à lui, se retrouve dans une situation paradoxale. La production d'images de foot atteint des niveaux inédits. Les web TV de clubs lui font même suivre les entraînements et visiter les vestiaires ! Entre le câble, le satellite, le Web et les portables, les modes de diffusion n'ont jamais été aussi variés. Pourtant, il devient purement et simplement impossible de s'affaler dans son canapé pour suivre une rencontre de championnat sans avoir souscrit au préalable un abonnement. Le tout pour assister à un spectacle organisé dans des lieux publics, puisque aucun club français, en dehors d'Auxerre, n'est propriétaire de son stade...
